Mais ça, c’était avant le Covid. Rester enfermés par obligation aura poussé les confinés à s’ouvrir sur de nouvelles occupations et passions en s’adaptant à cette situation exceptionnelle. Une aubaine pour les pilotes virtuels en herbe qui n’avaient jusqu’alors jamais franchi le cap de l’achat d’un volant, souvent par crainte d’un manque de temps pour s’y investir. Le marché du simracing a explosé, ni plus ni moins. Nombreux sont les nouveaux acteurs hardware à s’être immiscés dans cette branche du simracing “haut de gamme”, comprenez par là une catégorie de matériel aux technologies bien plus abouties et travaillées que ce que pouvaient proposer les marques grand public. Logitech se devait de réagir, ce qu’il a fait en annonçant créer un nouvel écosystème complet. Le très bon G Pro Wheel est né. Représentant au sommet de cette nouvelle ère pour le fabricant, il se voit aujourd’hui rejoint par celui qui constitue la porte d’entrée du volant Direct Drive de la firme : le Logitech RS50 pour PC et consoles.

Une base compacte, puissante et design

Le but affiché ici est clair : contrer la concurrence dans ce segment d’entrée, Fanatec en ligne de mire. Le RS50 se voit composé d’un bundle regroupant une base de 8Nm et un volant pour 649,99€, auquel peuvent s'ajouter indépendamment les RS Pedals, un nouveau pédalier conçu pour l’occasion. L’une des grosses forces de frappe est assénée par le tarif ultra agressif de l’ensemble, mais… Car il y a toujours un mais, nous reviendrons plus en détail sur ce point après la présentation du matériel tant il y de choses à éclaircir, en bien comme en mal malheureusement. 

Élément central du RS50, la base (le moteur) du produit a profité d’un travail tout particulier. Côté technologie embarquée, nous sommes bien évidemment en présence d’un moteur à transmission directe (Direct Drive) délivrant un couple annoncé de 8Nm en pic, soit à son maximum. Mode de transmission aujourd’hui incontournable dans le monde du simracing, il permet de transmettre avec puissance et fluidité totale chaque information sans aucune sensation de friction, offrant alors un rendu extrêmement proche de la réalité.

Logitech RS50 test
Une base étonnement compacte et légère

Ce qui saute immédiatement aux yeux, c’est l’écrin accueillant le tout. Le G Pro a souvent été pointé du doigt par son aspect jugé trop “jouet” par certains, en raison de sa base entièrement carénée de plastique. Logitech a entendu et s’est donc inspiré de la concurrence en proposant un boîtier en aluminium allégeant considérablement l’ensemble, au sens propre comme au figuré. Avec ses dimensions impressionnantes de compacité (18,5 cm de large pour 16 cm en hauteur) et son poids plume de 4,4kg, le moteur du RS50 réalise un sans faute question design, sans prise de risque il est vrai. On adopte le dessin éprouvé de type radiateur à ailettes, pour un refroidissement optimal mais aussi un look épuré et bien plus mature.

Les faces avant et arrière sont fermées par des couvercles en plastique de qualité, robustes et parfaitement bien assemblés. Au dos de la bête se trouvent les connectiques, composées d’une prise d’alimentation, trois USB-A pour y associer divers périphériques comme le pédalier, un shifter et un potentiel frein à main, et enfin d’un USB-C pour la liaison au PC ou à la console. Un bouton de mise sous tension/arrêt, facilement accessible, complète le tout. En façade trône le très qualitatif Quick Release en aluminium, reliant la base au volant. Identique à celui du G Pro, il assure une liaison robuste et facile avec l’écosystème déjà mis en place par Logitech, offrant ainsi la possibilité de changer de roue à la volée. Sur sa partie supérieure se trouve un petit écran fort pratique, hérité du G Pro, permettant d’accéder à tout moment d’une simple pression de bouton à la télémétrie et aux réglages de la base via une molette dédiée sur le volant. Très pratique pour les joueurs PC qui n’auront pas l’obligation de passer par le logiciel G-HUB en plein jeu, il est surtout incontournable pour les utilisateurs console.

RS50 test

Question fixation, le RS50 pense là aussi à la majorité des profils, misant sur une simplicité éprouvée. Deux rails, situés sur la partie inférieure de la base, viennent accueillir quatre T-Nuts pour une fixation directe sur un cockpit ou un wheel stand. L’entraxe est standardisé aux normes habituelles, ne nécessitant pas de perçage supplémentaire et souvent fort désagréable sur votre support. Il est à noter le souci du détail proposé par un Logitech qui innove sans se contenter de reproduire bêtement ce que propose la concurrence. L’exemple parfait provient des deux baguettes sur lesquelles on emboite les fixations avant de les glisser dans les rails avec l’écartement parfait. Ca n’a peut-être l’air de rien dit comme ça, mais je suis sûr que cela parlera sans mal à tous ceux ayant connu cette lutte clé et vis en main, dans des positions alambiquées, à la recherche d’un T-Nut récalcitrant. Les joueurs sur bureau ou table ne sont pas oubliés avec la présence d’un support de fixation à pince, compris dans le bundle. Fait appréciable, il se compose d’un plateau offrant une inclinaison idéale de la base sur les surfaces irrémédiablement planes. Ils ont pensé à tout je vous dis ! La pince en plastique et à vis fait parfaitement son travail et supporte sans mal la puissance délivrée par le moteur. Si quelque chose doit bouger, ce sera plutôt votre bureau… assurez-vous de sa bonne stabilité et rigidité pour éviter toute mésaventure.

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Le système de pince, bien pensé, offre une inclinaison et une excellente stabilité

Un volant à la finition exemplaire

On le sait, l’un des points forts de Logitech réside dans la qualité de fabrication et de finition de ses produits, un constat que l’on avait déjà évoqué lors de notre test du G Pro Racing Wheel. Le volant du RS50 fait honneur à la réputation et à l’expertise du fabricant avec un rendu clairement à la hauteur de nos attentes. Cela devient de plus en plus courant dans le milieu, l’ensemble se compose en réalité d’un hub intégrant toute la partie électronique et mécanique, sur lequel vient se greffer l’arceau. Un choix délibéré allant dans le sens de la polyvalence d’un écosystème complet développé par Logitech, alliant praticité, personnalisation à la demande et surtout économies pour l’utilisateur. Vous pourrez à tout moment acheter un simple arceau de type GT sans avoir à investir dans un ensemble complet et bien plus onéreux. Quelques vis à manipuler et la transformation est faite. Les propositions d’arceaux sont pour le moment peu développées, mais non savons qu’elles sont en cours d’élaboration, à l’image du déjà disponible RS Track Wheel et d’une édition sous licence McLaren.

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Le volant du RS50 se compose d'un hub amovible et d'un arceau

Côté habillage, le volant d’un diamètre de 29cm se pare d’un similicuir à coutures apparentes du plus bel effet. La matière, lisse et mat, offre un toucher assez bluffant, à la fois doux et accrochant. Que vous soyez adepte du pilotage avec ou sans gants, chacun y trouvera son compte et son confort. 12 boutons, au rendu très plastique, sont répartis sur les deux extrémités du hub, libérant au centre une plaque en aluminium brossé du plus bel effet, ornée du sigle Logitech et surlignée d'une bande RGB associée au régime moteur. L’ergonomie est bonne, avec des touches tombant facilement sous chacun de vos pouces. Une petite croix directionnelle surplombe le tout, à destination de votre main gauche. Enfin, une touche “home” associée à votre plateforme s’exhibe sur la partie inférieure, entre deux molettes à crans et cliquables. Si, dans l’ensemble, il est difficile de trouver de quoi redire sur le tout, le seul bémol notable provient de ce choix du positionnement des molettes. Orientées vers l’extérieur, elles sont faciles d’accès pour ce qui est du mouvement de rotation, en revanche la fonction de clic se retrouve quant à elle assez peu naturelle, peu aidée qui plus est par un espace exigu. Rien d’insurmontable, on s’y fait avec de la pratique, mais disposer une des deux molettes sur le dessus, comme sur le G Pro, aurait été plus logique (mais peut-être moins esthétique).

volant Logitech
Le niveau de finition est à la hauteur de nos attentes

Au dos, nous retrouvons au centre le très beau système de fixation rapide en aluminium bicolore, noir et gris. Sur ses côtés sont disposées deux palettes en métal, et magnétiques s’il vous plaît ! Il n’y a pas à dire, ce système procure les meilleures sensations avec des pressions franches et précises, et une durée de vie en toute logique augmentée. Peu de réglages sont proposés, rien de surprenant pour cette gamme, avec uniquement la possibilité de jouer sur quelques millimètres avec l’écartement des palettes. Logitech met entre nos mains un matériel à la qualité de fabrication de haute volée pour cette catégorie. Aucune torsion ou bruit parasite désagréable de type grincements ou craquements n’auront été à signaler durant nos sessions de pilotage.

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QR de type NRG et palettes magnétiques, le RS50 fait les choses bien

Le RS Pedals, un pédalier efficace au tarif attractif

Base, hub et volant, la gamme RS se devait d'accueillir un pédalier dédié pour être complète. C’est chose faite avec le RS Pedals, un ensemble composé d’un accélérateur à effet Hall et d’un frein à cellule de charge de 75kg, proposé au tarif de 149,99€ (non compris dans le bundle). Très similaire dans sa conception au modèle Revosim récemment testé dans nos colonnes, le pédalier joue dans la simplicité et l’efficacité avec un set entièrement en métal. Le tout inspire confiance, c’est solide, rigide, là aussi sans aucun jeu apparent ou finition mal ajustée. Les deux pédales sont directement fixées sur une épaisse plaque repose talons, avec plusieurs possibilités d’écartements. Il est à noter qu’un embrayage optionnel sera bientôt disponible pour 39,99€ sur le site de Logitech. Facilement vissable sur un châssis,  le RS Pedals pense à tous les profils avec des patins anti-dérapants pour toutes les surfaces y compris les moquettes et tapis. Des cales murales fournies peuvent même être ajoutées si nécessaire selon votre installation.

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Le RS Pedals, un pédalier robuste et modulable

Les élastomères du load cell sont très facilement accessibles, sans aucun recours à de l’outillage. En revanche, chose assez surprenante, aucune gomme alternative n’est fournie pour ajuster la dureté de pression du frein à votre convenance. On se doute que Logitech offrira cette possibilité via un kit optionnel, mais il aurait été appréciable, à l’image de la concurrence, d’intégrer directement le nécessaire dans le pack. Malgré ce petit déboire, force est de constater que le feeling se révèle plaisant et plutôt bien dosé, ni trop mou ni trop rigide. D’une manière globale, j’ai beaucoup apprécié la précision et la réactivité immédiate, sans zone morte incontrôlée. Le seul point noir de ce pédalier, à mon sens, provient de la disposition et de la dimension de la plaque du frein. Plus petite que l’accélérateur, elle est surtout trop basse, et ce même sur sa position la plus haute. Avec ma pointure en 42, très standard, le jeu en chaussettes se montre assez désagréable avec les orteils qui débordent allègrement sur le dessus. Ce n’est pas confortable, en plus de faire perdre en précision avec un toucher non optimal. Jouer avec des chaussures reste la meilleure solution pour tenter de contrer ce désagrément de conception.

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Le load cell de 75kg ne propose pas d'élastomères optionnels pour le moment

Sensations en jeu et partie logicielle

Il est important de préciser que nous n’avons pas eu l’opportunité de tester le RS50 sur console, mais uniquement sur PC. Sans surprise, nous retrouvons des sensations proches de ce que nous avions pu expérimenter sur le Logitech G Pro Wheel, avec une finesse et une précision du retour d’informations convaincantes. Évidemment, la différence de puissance et bien sûr le choix du jeu entrent en considération, mais la petite base compacte du RS50 s’en sort comme une grande. Je vous conseille de paramétrer la base au maximum de sa capacité en 8Nm, mais de régler indépendamment le retour de force sur chacun de vos jeux entre 60 et 80% selon le rendu souhaité. De cette manière, vous profiterez de la plage de rendu complète offerte par le direct drive, tout en conservant une marge destinée aux pics et autres cumuls d’informations sans jamais atteindre de point de saturation. Il s’agit là du meilleur moyen d’exploiter la puissance limitée d’une telle base, mais ne vous méprenez pas, 8Nm sont déjà bien suffisants pour s’en prendre plein les bras. Tout est une question d’équilibre, et le moteur du RS50 saura vous le rendre à merveille.

Logitech RS50 test

Les bidouillages font partie intégrante de l’univers de tout simracer, vous n’y échapperez pas. Fort heureusement le RS50 tire profit de son petit écran intégré pour vous faciliter au maximum la tâche. Angle, amortisseur de direction, filtre de retour de force et intensité de celui-ci, et même la force de freinage du pédalier seront personnalisables à la volée, sans risque de s’y perdre. Touche signature de Logitech, on retrouve bien évidemment le TrueForce sur le RS50, une fonction permettant de transposer l’audio de votre jeu en vibrations haptiques émises par la base. Les avis divergent sur cette fonctionnalité. Personnellement, je l’utilise à très petite dose (entre 10 et 15%), l’équilibre qui me convient le mieux pour notamment ressentir les vibreurs sur la piste de manière assez immersive je dois bien l’avouer. En revanche, pousser trop haut le curseur résulte en une tambouille de vibrations bruyantes venant de plus masquer les informations véritablement cruciales. Chacun sera juge selon ses préférences et sera libre d’utiliser ou non cette fonctionnalité qui, quoi qu’on en dise, a le mérite de différencier la marque de ses concurrents.

Logitech RS50 test

Sur PC, les utilisateurs pourront passer par le logiciel G-HUB pour des réglages légèrement plus poussés tout en restant très simplistes. Vous pourrez notamment y calibrer les différents périphériques connectés à votre base, comme le pédalier ou le shifter. Il sera également possible d’y définir la luminosité de la barre RGB et le sens de ses effets sans toutefois pouvoir en modifier les couleurs.

Compatibilités, bundles et tarifs

 Clôturons ce test avec une mise au point indispensable sur les compatibilités et la gamme tarifaire du RS50. Dans les faits, deux bundles à 649,99€ vous sont proposés sur le site de Logitech, l’un assurant une compatibilité PC/Xbox, et l’autre PC/PlayStation. Et pourtant, je vous conseille vivement de fuir ces offres pour constituer vous-même votre pack, et ce pour deux raisons : une compatibilité moindre et un tarif flirtant avec l’arnaque pour la version Xbox. Les chiffres parlent d’eux-même :

  • Base seule PC/Xbox = 299,99€
  • Base seule PC/PlayStation = 399,99€ grâce à la magie de la taxe PlayStation. Merci Sony

Et pourtant, en bundle, vous payerez le même prix quelle que soit la plateforme choisie… Enfin, le deuxième argument de taille pour vous diriger vers l’achat d’éléments séparés concerne la compatibilité, qui pourra être totale entre PC/Xbox/PlayStation. C’est une pirouette hardware déjà bien connue dans le domaine et même évoquée par le fabricant sur son site : la compatibilité Playstation est assurée par la base, tandis que la compatibilité Xbox passe par le volant. Autrement dit, achetez une base PC/PlayStation et un volant PC/Xbox et vous obtiendrez le combo parfait pour jouer sur tous les supports ! Passé cet imbroglio tarifaire, Logitech se positionne de manière assez agressive au milieu de ses concurrents directs avec un rapport qualité/prix attrayant, tirant profit de l’expérience et des qualités indéniables de ses produits en termes de fabrication et de technologie embarquée.